Brendan Byrne : Réflexions sur le fait d’être un patient CSP, un médecin et un chercheur CSP
1er juillet 2022
Pouvez-vous nous parler un peu de vous ?
J’ai 57 ans, je suis père de trois enfants et je suis heureux en ménage avec ma charmante épouse Noral depuis 25 ans. J’ai toujours pratiqué la course à pied et j’aime les activités de plein air, ici en Colombie-Britannique, au Canada. Au cours des 30 dernières années, j’ai été médecin de famille tout en menant en parallèle une carrière d’innovateur et d’entrepreneur. Par le biais de ma clinique de médecine du mode de vie (qui a ouvert ses portes il y a cinq ans), ma passion profonde est d’utiliser les dernières découvertes scientifiques pour aider les gens à modifier leurs comportements et à optimiser leur santé.
En 2020, on m’a diagnostiqué une cholangite sclérosante primitive (CSP) après avoir ressenti des douleurs que je pensais dues à des calculs biliaires. J’ai la chance que ma maladie en soit à un stade relativement précoce, bien qu’elle soit présente depuis au moins 15 ans. J’espère qu’elle progresse très lentement. Je suis de tout cœur avec ceux dont la maladie progresse rapidement.
Pouvez-vous nous parler un peu de votre entreprise ?
Au cours de mes recherches, j’ai fait appel à mon réseau pour comprendre le sens de mon diagnostic. Une conversation avec le Dr Pieter Cullis (professeur à l’université de Colombie-Britannique) m’a fait prendre conscience que la même technologie que celle utilisée pour les vaccins COVID pourrait fonctionner dans le cas de la CSP.
La technologie des nanoparticules lipidiques (LNP) peut être utilisée pour cibler les cellules affectées par la CSP et potentiellement augmenter ou diminuer les protéines clés. L’objectif est d’arrêter la fibrose qui se développe dans la CSP. Pieter et moi-même avons cofondé une société avec le Dr Alnoor Ramji et Paul Drohan, daedalus BIOTECH (daedalus.bio).
Notre mission est de mettre sur le marché une nouvelle thérapie pour la CSP. L’une de nos premières observations a été que de nombreux essais cliniques sur la CSP échouent en raison de la variabilité du stade de la maladie. Nous avons réalisé que nous avions besoin de meilleurs tests pour comprendre la progression de la maladie afin de pouvoir commencer le traitement au bon moment et de savoir quand il est efficace. Daedalus va lancer une étude pour essayer de développer de meilleurs tests de diagnostic et de stadification. Nous allons bientôt recruter des patients pour cette étude.
En quoi consiste la technologie proposée pour les nanoparticules lipidiques (LNP) ?
La façon la plus simple de comprendre les LNP est de les considérer comme l’enveloppe du message que vous envoyez. Ils sont très petits et peuvent être injectés dans votre corps par une simple injection intramusculaire. L’une des percées les plus intéressantes en médecine a été l’utilisation du système d’administration des LNP pour mettre au point les vaccins COVID-19, qui ont connu un grand succès. Le LNP contient un message génétique (ARN) que le foie transforme en protéine, ce qui déclenche une réponse immunitaire. La science de pointe des LNP nous permet de cibler des cellules spécifiques et d’envoyer des messages génétiques qui augmentent ou diminuent l’expression de protéines spécifiques. Pour la CSP, notre société travaille avec des groupes de recherche du monde entier pour identifier des cibles dans la CSP.
Que diriez-vous à d’autres personnes qui vivent avec une CSP ?
Nous n’avons qu’aujourd’hui pour en profiter. Pour nous tous, l’avenir est incertain (que nous soyons atteints de CSP ou non). Le diagnostic de CSP a rendu cette réalité très concrète pour moi, et j’apprécie profondément tout ce que j’ai dans ma vie. Pour les autres personnes atteintes de la CSP, il est important de reconnaître que nous ne contrôlons qu’une partie des cartes qui nous sont distribuées dans la vie.
Grâce à ma formation en médecine du mode de vie, je suis convaincue qu’il est essentiel de bien manger, de faire de l’exercice, de dormir suffisamment et de gérer le stress pour rester en bonne santé. Ces comportements ne guériront pas notre CSP, mais nous serons en meilleure santé, plus longtemps. Réfléchissez à ce que vous avez et chérissez-le.
Cet entretien avec le Dr Byrne a été réalisé par Kristian Stephens, rédacteur bénévole pour PSC Partners Canada.